Marchons au rythme des fragilités sociales

La Caisse Nationale de Sécurité Sociale au Maroc (CNSS) *, déclare une guerre ouverte contre les rapaces et autres intermédiaires qui se sont installés en officines entre les allocataires ou les ayants droits et la CNSS en raison du développement des pratiques douteuses et préjudiciables aux usagers. On ne peut que se réjouir de cette réaction et de ce volontarisme. Cependant voici quelques observations :
Parmi les allocataires de la CNSS, il n’y a pas que les allocataires qui vivent et travaillent au Maroc ou qui ne travaillent plus et vivent au Maroc. Il y a aussi tous les ressortissants marocains revenus de l’immigration et qui sont tous des retraités. Sans compter toutes les veuves dont les droits passent aussi par la CNSS qui est l’organisme de liaison avec les Caisses de retraites étrangères.
Tous ces gens subissent aussi les fausses promesses d’officines qui se sont spécialisées dans leur escroquerie. Et ce n’est pas la première fois que nous dénonçons ces circuits qui se développent à mesure que les gens se sentent, à tort ou à raison, mal servis par les tracasseries administratives sans fin, loin de ces bureaux en raison de leur lieux de vie perdus dans les montagnes et dans des zones inaccessibles.
Aussi l’ouverture d’un portail dédié aux entreprises et aux usagers pour suivre leur situation auprès de la CNSS est une bonne chose, mais probablement opérante en zone urbaine et chez les gens qui savent lire et écrire et surtout capables de manier l’outil informatique.
Il y a encore de la place et surtout un besoin énorme pour accompagner beaucoup d’allocataires et d’ayants droits qui sont dans des situations de vulnérabilité et ne pourrons accéder à leurs droits qu’avec une aide.
Modernisons les services si on veut mais apprenons à marcher aux rythmes des fragilités sociales pour ne pas laisser à l’abandon beaucoup de gens qui ont encore besoin de nous.

(*) : Source : Petite revue de presse : ASSABAH, mardi 24 novembre 2017