Dis-leur que je les aime,

Il y avait tous ces villages aux noms joyeux, les chants des enfants, le thé partagé devant les maisons de pierres rouges , le regard malicieux des vieux , assis au pied d’un mur , les noyers qui offraient l’ombre pour s’y reposer .

Il y avait les ruelles un peu folles de la Médina , la vie qui courait , les fontaines accrochées aux murs, l’odeur du four à pain et les sourires .

La vie douce comme le miel, les murs roses et le bleu du ciel par-dessus , comme une tendresse. Et les sourires.

Aujourd’hui , les murs cassés des maisons n’ont plus d’ombre .

Il reste des montagnes de silence.

Demain , il y aura d’autres maisons, d’autres terrasses, l’eau des fontaines pour le thé. Et les chants des enfants comme un nouveau printemps.

Et encore des sourires.

Le Maroc sera toujours le pays du sourire .

Je pense à vous tous, à cette terre que j’aime tant ,aux enfants qui cherchent leur grand-père , aux mères devenues muettes , aux mains qui fouillent les pierres en priant .

Dis-leur que je les aime .

Bien fraternellement.  Eric Piottin