Lorsque j’ai été alerté sur la situation de Madame X veuve d’un ancien travailleur immigré, retraité et décédé en 2011, je pensais que nous avions affaire à un retard devenu coutumier pour instruire les dossiers à plus forte raison lorsqu’ils n’habitent pas sur place en France et que leur demande vient d’un pays étranger par l’intermédiaire de l’organisme de liaison en place.
Madame X a fait envoyer en 2011 une demande d’une allocation de veuvage parce qu’elle ne pouvait prétendre directement à une pension de réversion ne remplissant pas encore la condition d’âge. Pour se faire encore, elle a adressé à l’organisme de sécurité sociale le RIB de son compte bancaire qu’elle a ouvert à cet effet.
En 2014, sa demande est toujours en instruction mais entre temps sa banque a clôturé son compte au motif qu’il n’était pas actif et ne connaissait aucun mouvement. Son droit est donc en déshérence entre un compte bancaire obsolète et un organisme de sécurité sociale qui exige et reçoit chaque année le renouvellement d’un certificat de vie sans se soucier si l’allocataire recevait réellement ses droits ou non ?
Nous sommes en 2018 et Madame X a atteint l’âge pour faire une demande pour une pension de réversion. Et c’est par pure hasard que nous découvrons ce dysfonctionnement bancaire lorsqu’il fallait envoyer un RIB avec sa nouvelle demande.
J’insiste avec entêtement sur le déficit flagrant que nous observons encore en accompagnement de ce public très vulnérable et sur la nécessité de former encore plus d’accompagnateurs dans la proximité des personnes.
Je déplore la rigidité des règles bancaires qui peuvent (comme dans le cas présent) compliquer encore plus la situation des personnes vulnérables.
Je déplore aussi les lenteurs insupportables des caisses de retraite qui ne tiennent jamais compte de l’état de vulnérabilité et de précarité financières dans laquelle vivent des personnes au loin.