L’amendement entré en application le 1er juillet 2019 concernant personnes âgées immigrées qui n’habitent plus en France et qui voudraient revenir se faire soigner en France, gagne à être lu à haute voix. Il est nécessaire de rappeler qu’il ne change en rien les conditions de portabilité des prestions de sécurité sociale et que par conséquent l’ASPA n’est toujours pas exportable.
L’unique modification (et à minima) qu’il apporte concerne le remboursement des soins du retraité lors d’un séjour temporaire en France.
Il est à rappeler ici l’existence de la convention bilatérale de sécurité sociale entre le Maroc et la France, qui prend en charge le remboursement des frais de soins du retraité et de ses ayants droits par l’intermédiaire de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) qui est l’organisme prestataire au Maroc.
La question est de savoir combien de MRE retraités pensionnés installés au Maroc éprouveront le besoin de faire le voyage alors qu’ils peuvent être soignés et pris en charge au Maroc de la même façon. On peut aussi se demander si ces mêmes retraités ont les moyens avec leurs maigres retraites d’effectuer ces déplacements ?
Lorsqu’une mesure est d’abord politique et ne s’appuie ni sur des études de terrain, ni sur une réelle analyse des besoins et des attentes de ces personnes âgées , elle prend le risque de ne concerner que peu ou pas grand monde. Elle n’a donc aucune utilité réelle.