En situation migratoire, la problématique du lien intergénérationnel n’est pas seulement la lecture de marques de solidarités formelles ou informelles qui existent ou n’existent plus entre des individus et à plus forte raison lorsque ces derniers sont liés par des légitimités filiales ou par des liens de parenté.
C’est d’abord une analyse qui permet d’apprécier la permanence ou l’émiettement de ces liens sous l’effet des transformations que subissent les relations entre les individus en situation migratoire.
C’est également une écoute attentive du contenu véhiculé à partir de ces liens en termes de comportements et de pratiques sociales et en termes transmissions de valeurs éprouvées héritage d’un corpus avec lequel les gens sont arrivés dans l’immigration.
La question serait de savoir jusqu’où et de quelle manière les attitudes et les comportements des MRE toutes les générations confondues épousent leur époque marquée par l’individualisation des rapports sociaux ; subissent ses contraintes qui érodent des schèmes et des modèles autrement construits.
Là encore la question ne consiste pas dans une opposition de modèles sociétaux, qu’elle n’est une tentative d’appréciation de l’impact du déracinement sur le devenir du lien et sur les interactions et les influences qui lui donnent toute sa consistance actuelle.