Entre bienveillance et droits sociaux au Maroc

« Les Seniors se considèrent bien entourés et bien valorisés, mais souffrent de difficultés financières et d’une protection sociale insuffisante. » Résultat d’un sondage au sujet des retraités marocains au Maroc. MEDIAS24, 21.12.2017

Cette phrase me laisse un peu rêveur. Tout le monde sait que les sondages ne répondent qu’aux questions que les sondeurs se posent mais pas à la vision globale d’une réalité quelle qu’elle soit. Nous avons plus de deux millions et demi de Seniors et au mieux 10 % parmi eux peuvent prétendre à une retraite servie après leurs années de cotisations. On fait quoi du reste ? Le HCP dans ces projections de la population annonce à peine un peu moins de six millions de Seniors en 2030 (5 700 000), combien vont être alors ceux qui n’auront toujours pas de retraite ?
L’état démographique et social de notre pays exige que nous réfléchissons sur la mise en place d’une réelle politique sociale de la vieillesse qui commence par l’instauration de minimas sociaux et à commencer par un revenu garanti pour les hommes et les femmes qui n’auront rien.
On peut invoquer toute la bienveillance du monde, elle ne remplacera jamais un droit qui garantit la dignité des gens.
On n’ose toujours pas admettre dans notre pays que nous avons des Seniors qui vont mal, certains totalement abandonnés par les leurs et qui vivent dans les hébergements collectifs que nous avons pour personnes âgées. Ces gens seraient mieux ailleurs si la question d’un revenu stable et garanti pouvait leur être accordé. Les économistes de la santé diraient même que le coup de prise en charge serait moins lourd pour la collectivité si ces gens pouvaient s’insérer dans un tissu urbain ordinaire et non dans un établissement.
Nous avons encore du chemin à faire et nous y arriverons….inchallah